Trouve des idées créatives pour ton entreprise

Utiliser la pensée latérale dans ton entreprise

Connais-tu le concept de pensée latérale? Ce concept d’Edward de Bono devrait t’aider à être créatif et créative pour ton entreprise. Je te dis aussi pourquoi avoir plein de mauvaises idées… c’est une méchante bonne idée! 😉

Mets ça dans tes oreilles! 

 

Qui est Edward de Bono?

Edward de Bono a étudié en médecine pour ensuite faire une maîtrise en psychologie. Il a enseigné dans les universités d’Oxford, de Cambridge et de Harvard. Il a aussi écrit plus de 60 livres qui ont été traduits dans 46 langues. De 2004 à 2011, il a fait la promotion du Centre pour une nouvelle pensée à Malte, son pays d’origine, qui avait pour objectif de proposer des solutions au niveau géopolitique.

En 2005, il a été nominé pour le prix Nobel… d’économie. (On se rappelle qu’il a étudié en médecine et en psychologie, hein! 😆)

Il a aussi réalisé un documentaire futuriste, participé à des émissions de radio avec des philosophes et, comme il était convaincu qu’une des meilleures façons pour l’humanité d’avancer était d’avoir un meilleur langage, il a inventé le Edward Bono Code, dans lequel il propose des nouveaux mots basés sur des nombres où chaque combinaison de nombres représente une idée ou une situation utile qui n’a pas de représentation en un seul mot. 

C’est une personne que j’aurais a-do-ré rencontrer et écouter en conférence. Malheureusement, il est décédé l’an passé, à 88 ans.

C’est une personne que je trouve très intéressante parce que c’est un slasheur, mais aussi parce qu’il est la personne derrière le concept de la pensée latérale.

 

Qu’est-ce que la pensée latérale?

Pour comprendre, je vais faire le parallèle avec la pensée verticale.

La pensée verticale, c’est le type de pensée logique qui est la plus valorisée dans notre société. L’objectif est de trouver LA bonne réponse à un problème ou à une question. C’est une démarche qui est sélective, c’est-à-dire que ça fonctionne selon les causes à effets et, lorsqu’on prend une décision, ou qu’on avance dans la pensée verticale, on élimine les autres options. Il y a donc une seule bonne réponse.

Quand on parle de pensée latérale, il n’y a pas de certitude de trouver UNE bonne réponse. L’important, c’est plutôt de trouver une multitude d’idées, sans être dans le jugement.

En pensée verticale, on avance seulement si on a une direction. En pensée latérale, on crée la direction en même temps qu’on avance. 

On pourrait utiliser l’exemple du problème de trouver la meilleure façon d’atteindre le sommet d’une montagne quand le sentier n’est pas tracé. C’est seulement une fois rendu en haut qu’on peut savoir quel est le meilleur chemin. Pendant qu’on monte, c’est possible de se tromper et de revenir sur ses pas. Une fois qu’on atteint l’objectif, on sait comment descendre et remonter de la manière la plus efficace, mais on ne pouvait pas le savoir avant de l’avoir testé. 🤷🏻‍♀️

L’important, c’est de ne pas s’être arrêté au bas de la montagne parce qu’on n’avait pas la certitude de prendre la bonne direction.

Dans les cours de math à l’école, tu ne devais pas seulement donner une bonne réponse. Tu devais faire la démonstration de comment tu étais arrivé à cette réponse et tu étais jugé à la fois sur la démarche et sur la réponse.

En pensée latérale, on s’en fout de comment t’es arrivé à la réponse. ✨

 

Le cerveau fonctionne par pattern

Ce que de Bono (et pas mal tous les chercheurs·euses, psychologues, etc.) ont observé, c’est que le cerveau fonctionne par pattern. Par exemple, on reconnaît les différentes lignes qui forment les lettres pour les associer au pattern de l’alphabet, puis au pattern des mots et au pattern du langage, etc.

Plus on utilise les mêmes chemins, plus les patterns deviennent ancrés et solides. Ça va donc devenir plus facile d’utiliser les patterns. Si je reprends mon exemple des lettres, lire va devenir plus rapide et plus facile. Ça fonctionne aussi avec les mouvements grâce au fameux muscle memory qui fait que si tu répètes un mouvement, ton corps va s’en rappeler.

C’est super pratique parce que si notre cerveau ne fonctionnait pas par mémoire, par association et par pattern, ça serait l’enfer. On ne se rappellerait de rien.

Mais le downside, c’est que notre cerveau est aussi paresseux et que, plus un pattern va devenir solide, plus ça va être difficile de se sortir de ce pattern et d’emprunter d’autres chemins. Bref, d’être créatif et créative.

On est donc entraîné à trouver des bonnes réponses et à reconnaître rapidement des patterns.

 

Trouver de bonnes idées en produisant de mauvaises idées

Plus tu trouves d’idées, plus tu as de chance d’en trouver des bonnes.

Le professeur en psychologie Dean Keith Simonton, a fait des recherches sur la corrélation entre le nombre de publications scientifiques d’un chercheur versus ses découvertes créatives. Et la conclusion est étonnante. On pourrait penser que les chercheurs qui sont arrivés aux découvertes les plus créatives, les plus innovantes, sont ceux qui ont investi toute leur vie sur un sujet, mais non.

Pour sa recherche, le professeur Simonton a construit une énorme database avec chacun des articles scientifiques publiés par des chercheurs reconnus, l’année de publication des articles et l’âge des chercheurs au moment de la publication. Ensuite, il a compté le nombre de fois que d’autres chercheurs ont cité chacun des articles dans leurs propres recherches. Ça a été ça, sa mesure de “créativité”, soit à quel point l’idée publiée avait impacté la suite des recherches. 

Ce qu’il a découvert, c’est que les scientifiques les plus créatifs étaient ceux qui avaient publié le plus d’articles. Je t’épargne tous les détails, mais la conclusion est que la meilleure façon d’arriver avec des idées créatives, c’est d’abord d’arriver avec beaucoup d’idées, qu’elles soient bonnes ou pas.

La recherche a aussi permis d’identifier que les scientifiques les plus créatifs et les plus prolifiques étaient aussi ceux qui avaient publié le plus d’articles médiocres.

 

En pensée latérale, on s'en fout de comment t'es arrivé à la réponse.

 

C’est possible qu’en utilisant la pensée latérale, tu arrives au même résultat que si tu avais utilisé la pensée verticale. C’est aussi possible qu’en utilisant l’une ou l’autre, tu ne trouves pas de réponses, ou que ça te prenne beaucoup de temps en trouver une.

Par contre, t’as plus de chance de trouver une idée avec la pensée latérale. Edward de Bono explique ça comme ça:

En pensée verticale, tu as un sac de balles blanches dans lequel il y a une balle colorée. Ton objectif, c’est de piger la balle colorée.

En pensée latérale, tu as un sac de balles blanches dans lequel il y a plusieurs balles colorées. Ton objectif, c’est toujours de piger une balle colorée. T’as aucune certitude que tu vas piger une balle colorée du premier coup dans un cas comme dans l’autre, mais t’as plus de chance d’en piger une parce qu’il n’y en a pas qu’une seule, en pensée latérale.

 

Accorder plus d’importance à la phase de réflexion et de créativité

La pensée verticale et la pensée latérale ne sont pas en compétition l’une avec l’autre. Elles sont complémentaires. Lors d’une opération chirurgicale, tu veux qu’il y ait une certitude dans le résultat. Par contre, on a besoin de la pensée latérale pour faire des avancées scientifiques et découvrir de nouvelles choses.

Ce que j’aimerais que tu fasses, c’est que tu accordes une plus grande importance à ta phase de réflexion et d’exploration parce que c’est l’obligation d’être correct tout au long de la réflexion qui tue la créativité et le progrès. De Bono dit que le jugement doit être suspendu durant la phase de réflexion pour être appliqué seulement durant la phase de sélection.

En d’autres mots, arrête de juger ta phase de recherche, d’exploration et de développement. Garde ça pour la fin.

 

Les dangers d’essayer d’avoir raison à chaque étape

Vouloir avoir raison tout le temps, à chaque étape, ça vient avec certains dangers :

  • une arrogance qui vient avec un raisonnement qui, même s’il mène à une bonne réponse, est basé sur des prémisses erronées ou des préjugés;
  • couper trop rapidement une idée incorrecte qui aurait soit mené à une conclusion correcte ou à une expérimentation utile;
  • assumer qu’avoir raison est suffisant;
  • avoir peur de faire des erreurs.

Et ça, c’est vrai pour tes décisions d’entreprise, tes décisions personnelles, mais aussi pour tes relations avec les autres.

J’ai envie de te donner un exercice pour pratiquer ta pensée latérale. C’est l’exercice du pourquoi. Attention, c’est pas le type d’exercice du pourquoi que t’es habitué de faire. Cet exercice vise à t’aider à sortir de tes patterns et à te forcer à réfléchir latéralement.

 

L’exercice du pourquoi en pensée latérale

En règle générale, la réponse habituelle à un “pourquoi” est de donner une explication à quelque chose de non-familier en utilisant quelque chose de familier pour produire une réponse acceptable. Et généralement, on finit par atteindre un point où la réponse nous semble tellement évidente ou nous semble tellement non questionnable qu’on a juste envie de répondre “parce que!!”.

Le point de l’exercice du pourquoi en pensée latérale, c’est de trouver que rien n’est assez évident pour ne pas être questionné. L’objectif est de créer l’inconfort avec chaque explication. L’impression qu’il y a une réponse unique et évidente à chaque réponse doit être évitée.

Je reprends l’exemple de de Bono. Il commence avec la question:

Pourquoi est-ce qu’un tableau noir est noir?

Parce que sinon on l’appellerait pas un tableau noir.

Pourquoi est-ce que c’est important comment on l’appelle?

C’est pas important.

Pourquoi?

Parce que l’important c’est qu’on puisse écrire dessus.

Pourquoi?

Parce que les gens dans la classe doivent pouvoir voir les explications.

etc. etc. etc.

Peut-être que tu te demandes la pertinence de cet exercice. Je te donne un exemple de l’exercice du pourquoi que j’ai fait avec de vértitables clientes:

Pourquoi est-ce que la formation est en ligne?

Pour qu’on puisse préenregistrer les vidéos.

Pourquoi les vidéos doivent être enregistrées?

Pour que les gens puissent les regarder à leur rythme.

Pourquoi les gens doivent regarder les vidéos?

Pour voir le contenu.

Pourquoi les gens doivent voir le contenu des vidéos?

Et c’est là que la magie de la pensée latérale est arrivée. Y’en avait pas de bonnes raisons que les gens voient le contenu. 

Donc, ces clientes ont décidé d’enregistrer leur formation en version audio seulement. Et ça a permis d’aller chercher un avantage concurrentiel. Tu peux suivre cette formation-là pendant que tu prends une marche. T’es pas obligé d’être assis à l’ordinateur parce que t’as pas besoin de VOIR le contenu.

Si on s’était arrêté avec une pensée verticale (la formation en ligne est sous forme de vidéo, ce qui est une bonne réponse, une bonne façon de faire) on n’aurait pas trouvé la MEILLEURE façon de faire.

 

Comment pratiquer la pensée latérale

En résumé, si tu veux trouver les meilleures idées, que ce soit dans ta business ou dans ta vie personnelle, tu peux t’inspirer de la pensée latérale et appliquer ces quelques concepts:

  • Avance même si tu ne connais pas le chemin idéal.
  • C’est pas grave de faire des erreurs.
  • Pratique-toi à trouver des tonnes d’idées, même si la majorité de ces idées sont mauvaises.
  • Rappelle-toi que l’important c’est pas d’avoir une bonne réponse à chacune des étapes, mais d’arriver éventuellement à une réponse, peu importe comment tu y es arrivé.
  • Reste ouvert aux autres points de vue pour éviter les dangers de penser que t’as toujours raison.
  • Pratique l’exercice du pourquoi pour t’aider à sortir de tes patterns et à trouver des options créatives à ton problème.

J’espère que j’ai piqué ta curiosité parce que si tu as aimé cet épisode j’ai quelque chose qui s’en vient en début d’année prochaine et qui devrait t’intéresser. Si tu veux être parmi les premières personnes à avoir les détails, je t’invite à t’inscrire à mon infolettre. 

0 commentaires