9 façons d’ajouter de l’humour à tes textes

Que tu sois un·e humoriste né·e ou plutôt un·e pince sans rince, je te donne 9 façons d’utiliser l’humour dans tes communications d’entreprise. Je te donne aussi quelques pistes de réflexion pour savoir si l’utilisation de l’humour est une bonne idée pour toi et ton entreprise, et les situations dans lesquelles c’est vraiment mieux d’éviter.

Vous êtes plusieurs à vouloir faire sourire, faire rire et ajouter de la joie à vos communications. Et comme j’en parlais dans l’épisode 11- La joie est un acte de résistance.

Donc allons-y! Mets ça dans tes oreilles! 

 

Comment ajouter de l’humour dans ta voix de marque

1. Crée des jeux de mots à double sens

Les jeux de mots sont toujours populaires parce qu’ils permettent d’être drôle de façon distinguée. C’est pas de l’humour qui fait rire à gorge déployée, mais c’est de l’humour intelligent. Souvent, la blague n’est pas si évidente. Mais si le lecteur ou la lectrice ne la comprend pas, iel ne perd pas d’information cruciale. Par contre, si iel la comprend, tu viens de créer un lien avec cette personne. Elle se sent elle aussi intelligente parce qu’elle a compris la blague cachée. 

Par exemple, je pourrais dire dans humour : “C’est important d’ajouter les crédits photos sous les images que tu utilises sur ton site web pour faire preuve de professionnalisme.”

Ou je pourrais le dire avec un petit jeu de mot caché: “Ne pas donner les crédits des photos que tu utilises sur ton site web ne renvoie pas une bonne image de ton entreprise.”

 

2. Fais preuve d’ironie en décrivant une situation dans laquelle ta clientèle peut se reconnaître

Utiliser l’ironie, ça permet de varier le ton de voix et de s’éloigner de certaines formules qu’on voit souvent. Par exemple, sur des pages de ventes, on a souvent une section qui décrit la situation de la clientèle AVANT d’utiliser les produits ou les services qui règlent son problème.

Voici un exemple sans humour : “Es-tu tanné·e de commencer tes semaines avec une boîte courriel qui déborde, une to-do list déjà trop longue et la fatigue de la fin de semaine? J’ai une solution pour toi.”

En utilisant l’ironie, plutôt que de te positionner à l’extérieur du problème de ta cible pour régler son problème, tu crées une proximité. Dans le même exemple, on pourrait écrire: “Se réveiller doucement à 8h pour notre rendez-vous de 7h30, découvrir avec joie 260 courriels non lus, dérouler le long parchemin de sa to-do de la semaine. J’adoooore débuter mes lundis matins comme ça.”

Ça fait différent. Ça peut aussi inciter ton lecteur ou ta lectrice à lire la suite parce qu’elle se dit “Coudonc, elle niaises-tu? C’tu une joke?”

 

3. Exagère pour faire vivre une émotion

Je vois l’exagération comme l’apogée du “show, don’t tell”. En français, “fais pas juste le dire, démontre-le”. En d’autres mots: C’est plus persuasif de donner des exemples.

L’humour arrive quand tu pousses l’exemple à l’extrême.

Par exemple, tu pourrais écrire sans humour: “Tu t’occupes de ta comptabilité, de répondre à tes courriels, de rédiger tes pages de ventes en plus de servir tes clients. J’pense que tu devrais déléguer.”

Ou tu pourrais ajouter de l’humour à ton texte: “Quand tu as débuté ta compagnie, tu t’occupais de servir tes clients. Maintenant, tu gères ta comptabilité, tu réponds à tes courriels, tu écris des pages de ventes. Tu fais aussi pousser toi-même tes grains de café, tu les torréfies dans les flammes de l’enfer et tu les infuses avec de l’eau que tu as toi-même tirée du puit. J’pense que y’a certaines choses que tu pourrais déléguer.“

 

4. Fais des comparaisons absurdes

Comparer deux éléments ensemble pour faire comprendre des concepts, on le fait tous assez naturellement. Mais pour ajouter de l’humour, il faut prendre des éléments de comparaison qui sont totalement absurdes et qui n’ont aucun rapport entre eux.

C’est ce que l’humoriste Virginie Fortin a fait dans un de ses sketchs où elle disait: “L’argent, tu peux en accumuler à l’infini et les gens sont comme “wow!” Mais remplace l’argent par n’importe quel autre objet pis c’est considéré comme une maladie mentale.

Mettons que t’arrives chez nous pis que j’ai des pièces remplies de toutous, tu vas dire que j’ai un problème. J’ai 3 pièces remplies de toutous alors que tout le monde sait qu’on a juste besoin de 2 toutous pour bien dormir. Imagine si en plus je t’annonce que j’ai une maison complète remplie de toutous… au Panama.”

 

5. Parodie les pratiques ou les clichés de certains domaines

Pour parodier, tu utilises l’exagération, la déformation ou la transformation des éléments caractéristiques de l’original pour créer un effet comique. Pour que ça marche, il faut que ça repose sur des éléments familiers  que les gens vont facilement reconnaître.

Au Québec, on a eu la fameuse parodie des émissions de télé-achat avec le Willie Waller 2006, qui rient des infocommerciaux qui vendent des accessoires de cuisine. Dans le monde du marketing web ou du coaching, on pourrait facilement faire une parodie en utilisant des clichés comme “Fais 10K$ par mois en travaillant seulement 2 minutes par jour grâce à ma méthode visionnaire. Apprends à vendre n’importe quoi! Tout ce dont tu as besoin, c’est d’une pendule et de citations féministes. Rejoins mon programme Positive Mindset.”

Par contre, la parodie vient souvent avec une pointe de méchanceté. Selon tes valeurs d’entreprise, c’est un type d’humour qui n’est peut-être pas approprié.

 

6. Fais preuve Autodérision

À l’inverse de la parodie, plutôt que de rire des autres, tu peux rire de toi-même! Ça permet de créer une proximité avec les autres parce que tu ne te positionnes pas comme meilleur·e dans tout. Une forme d’autodérision, c’est le Honest Marketing, ou la stratégie de miser sur tes défauts pour vendre tes produits ou tes services. 

 

7. Fais un non sequitur

Tu connais peut-être le concept du segue, qui est de faire une transition fluide entre deux concepts. Le non sequitur, c’est l’inverse. C’est une expression en latin qui veut dire “qui ne se suit pas”. En résumé, tu exposes des idées, puis tu arrives à une conclusion qui ne fait aucun sens logique avec ce que tu viens d’exposer.

Je te donne un exemple:

“J’ai pris la décision de prendre ça plus relaxe dans mon entreprise, de m’en mettre moins sur les épaules et d’avoir un meilleur équilibre de vie entre mon travail et ma vie personnelle. C’est pour ça que quand un de mes bons clients m’a proposé un contrat qui était vraiment challengeant et qui me demandait de travailler les soirs et les weekends, j’ai tout de suite dit oui.”

Ici, j’aurais combiné avec de l’auto-dérision.

 

8. Varie subitement le niveau de langage

Ensuite, une des façons les plus simples d’ajouter de l’humour à tes textes, c’est de varier subitement le niveau de langage. Tu peux, par exemple, débuter avec un niveau soutenu et des mots plus complexes, puis terminer avec des termes vraiment familiers ou même vulgaires. Ou vive versa.

Par exemple: “Chères collègues et ami·es, voudriez-vous m’octroyer l’honneur de votre aimable présence au bar du coin ce mardi soir afin que nous puissions célébrer ensemble la fin des tabarnak de promotions du Black Friday.

 

9. Utilise des clichés, mais avec une twist

C’est pas la même chose que la parodie parce que tu ne vas pas utiliser les clichés reliés à quelqu’un ou à une industrie, mais plutôt des proverbes ou des expressions connues.

La Vie, une marque de lardons faits à bases de plantes a très bien réussi dans une de ces campagnes publicitaires qui disait ceci: “C’est un juif, un viandard, un musulman et un végan assis à la même table. Et c’est pas une blague.”

Tout le monde connaît les blagues qui débutent comme ça, “une fois c’est telle personne, telle personne… etc.” Donc ça vient créer un élément de surprise de ne pas aller dans cette direction.

Ces 9 techniques que je viens de te présenter peuvent être utilisées individuellement ou combinées les unes avec les autres pour ajouter de l’humour à tes textes. Amuse-toi à expérimenter et à trouver ton propre style humoristique.

Mais avant d’y aller all in avec des petites blagues, pose-toi la question…

 

Est-ce que l’humour est approprié pour ta voix de marque?

La plupart des gens trouvent ça attachant les gens qui ont de l’humour. Tout le monde a envie d’être drôle jusqu’à un certain point. Donc l’utilisation de l’humour dans ta voix de marque peut être une excellente idée, mais ça dépend du contexte, de l’audience cible et des objectifs de ton entreprise.

Voici quelques points à considérer pour déterminer si l’utilisation de l’humour est appropriée pour toi :

 

Pertinence

L’humour doit être pertinent par rapport à ton industrie et aux produits ou au services offerts par ton entreprise. C’est important de t’assurer que l’humour que tu utilises est aligné avec ton image de marque et ne crée pas de dissonances avec tes valeurs d’entreprise. Moi, par exemple, mes valeurs d’entreprise sont la bienveillance et l’inclusivité. C’est donc très rare que je vais utiliser la parodie parce que ça va venir clasher avec mes valeurs. Je vais plutôt y aller avec l’autodérision.

 

Audience cible

C’est essentiel que tu comprennes ton audience cible parce que l’humour peut être perçu différemment selon les groupes démographiques, les cultures et les sensibilités de chacun. Tu veux que ton humour soit compris par les gens à qui tu t’adresses, et résonne avec l’audience visée sans risquer d’offenser ou d’exclure certaines personnes.

 

Constance

Comme pour tous les choix que tu fais concernant ta voix de marque, c’est important de maintenir une constance dans l’utilisation de l’humour comme voix de marque. Si tu choisis d’adopter une approche humoristique, c’est préférable que tu t’engages pleinement dans cette voie-là et que tu l’appliques de manière cohérente sur tous tes canaux de communication. Ce serait bizarre que tu sois très drôle dans tes stories instagram, mais très corporatif dans ton infolettre.

 

Objectifs de communication

L’utilisation de l’humour peut contribuer à rendre ta marque plus mémorable, à attirer l’attention, à créer une connexion émotionnelle avec ton public et à différencier ton entreprise de celle de tes concurrents et concurrentes. Par contre, c’est important de t’assurer que l’humour n’empiète pas sur les messages clés que tu veux transmettre. Être drôle, c’est bien. Mais être clair, c’est plus important.

 

Les cas dans lesquels l’humour est déconseillé

L’humour peut être déconseillé dans certaines situations pour une entreprise. Voici quelques cas où l’utilisation de l’humour peut être moins appropriée :

1. Sujets sensibles : Quand il s’agit de sujets sensibles, délicats ou controversés, c’est préférable d’éviter l’humour. Des sujets comme les tragédies, les problèmes sociaux graves, la discrimination, la politique ou la religion sont des terrains de jeux dangereux si tu fais des blagues sans bien connaître les sujets, ou si tu fais des blagues sans faire partie des personnes discriminées ou touchées par ces sujets-là.
2. Communication d’informations cruciales : Si tu dois communiquer des informations sérieuses, importantes ou sensibles, c’est préférable que tu optes pour un ton plus formel et respectueux. L’humour peut diluer ou détourner l’attention des messages importants, et peut être perçu comme manquant de professionnalisme. Par exemple, t’as une bad luck pis tu dois annuler un événement, mais ça va prendre 2 semaines avant que les gens soient remboursés. Pas le temps de faire une blague.
3. Si tu es en position d’autorité : Par exemple, la Sûreté du Québec, la police en d’autres mots, avait décidé en 2019 d’utiliser un ton satirique et humoristique sur leurs réseaux sociaux. Ça a été vraiment mal reçu parce que ça a été vu comme de la condescendance et du mépris. Si le service que tu offres te place en position d’autorité par rapport à ta clientèle, attention à l’humour que tu utilises.
4. Marque haut de gamme ou sérieuse : Les marques qui cherchent à projeter une image haut de gamme, sérieuse ou luxueuse peuvent décider d’éviter l’humour parce que ça peut être perçu comme étant en contradiction avec une image de sophistication ou de sérieux. Je pense que ça peut être fait, mais que ça demande peut-être un peu plus de recherche.

Bref, comme pour tous les choix marketing que tu fais, c’est essentiel que tu connaisses ta cible, tes objectifs de communication et que tu prennes en compte le contexte spécifique avant d’aller de l’avant.

As-tu une technique préférée parmi celles que je t’ai présentées? Laisse-moi savoir en commentaires!