C’est le début de la saison 3 de La ligne diagonale et je start ça en parlant de la pression des pairs : ces fameuses attentes que les gens nous mettent, mais aussi celles qu’on s’invente nous-mêmes pour des bonnes et des moins bonnes raisons.
Mets ça dans tes oreilles!
Qu’est-ce que la pression des pairs?
La pression des pairs, c’est l’influence exercée par un groupe de personnes sur quelqu’un, pour l’inciter à adopter des comportements, des valeurs ou des normes pour être accepté ou respecté par ce groupe.
Je ne sais pas pour vous, mais moi je pense qu’un des moments dans la vie où on subit le plus la pression des pairs, c’est quand on est ado. On veut être cool, on veut être accepté par les autres. Donc, ça a directement un impact sur comment on s’habille, sur la musique qu’on écoute, et même les gens à qui on parle.
Plus on devient adulte, dans le meilleur des mondes, plus on arrive à se détacher de cette pression-là pour “embrace” complètement la personne qu’on est réellement, sans se soucier de l’opinion des autres.
Sauf qu’entre toi et moi, c’est quand même vraiment rare qu’on atteint cet état de plénitude, et souvent, même si on dit qu’on care pas pour ce que les autres pensent… ben on care quand même un peu.
Comment la pression des pairs se manifeste-t-elle dans le monde entrepreneurial?
J’ai noté 4 façons que la pression des pairs se manifeste en entrepreneuriat.
1.Être en compétition avec les autres
Les entrepreneurs et entrepreneuses se sentent souvent en compétition avec leurs pairs pour prouver leur réussite. Par exemple, certains ou certaines peuvent se sentir obligés de partager leurs résultats ou leurs chiffres d’affaires parce que si tout le monde partage qu’ils font plus de 8K$ ou 10K$ par mois, si toi tu ne partages pas ces résultats, ça veut dire que tu n’as pas atteint ce chiffre d’affaires… donc t’es moins bons ou bonnes, right?
2. Suivre les nouvelles normes de ton domaine
Adopter les dernières tendances ou les dernières technologies parce que « tout le monde le fait », c’est une autre façon dont se manifeste la pression des pairs. On le voit quand il y a un nouveau réseau social, ou juste une nouvelle façon de publier sur les réseaux sociaux, tout le monde ou presque suit la tendance. C’est un comportement qui est beaucoup lié au FOMO, le fear of missing out.
Cette saison-ci, pour les épisodes avec invité·es, j’ai commencé à enregistrer des vidéos. Honnêtement, c’est 100% à cause de la pression des pairs! J’ai eu peur d’avoir l’air poche si je ne le faisais pas, haha! Est-ce que je vais faire ça toute la saison? À suivre…
3. Produire des masses de contenu pour les réseaux sociaux
La quantité de contenu produit par certain·es va nous mettre la pression pour augmenter notre propre production. Est-ce que ces gens-là avec qui on se compare ont des équipes pour les aider? Peut-être que oui! Mais ça on n’en tient pas compte quand on se met de la pression, évidemment.
4. Participer à certains projets collaboratifs
Faire des partenariats ou participer à des projets collaboratifs pour être reconnu·e comme crédible ou augmenter sa notoriété, c’est commun. D’ailleurs, c’est une pression que je vois souvent autour de moi, particulièrement dans le monde du marketing.
“J’aimerais ça faire tel ou tel bundle ou “être invité·e sur tel ou tel podcast…”. Okay, mais est-ce que c’est vraiment avec ça que tu vas atteindre tes objectifs?
D’ailleurs, je te laisse le lien vers l’article que j’ai écrit en collaboration avec Helene-Sarah Bécotte pour calculer si c’est rentable pour toi de participer à un bundle ou à un projet collaboratif. On y parle de rentabilité en termes d’argent, mais aussi en termes de visibilité.
Là je t’entends penser “Ben voyons Annie, y’as-tu vraiment des gens qui sont venus te dire de faire telle ou telle chose?”
La réponse c’est non, pas tout le temps. Du moins, pas aussi clairement que ça en tout cas.
Pression explicite vs. pression implicite
La pression des pairs n’est pas toujours énoncée clairement. Elle est parfois implicite.
Pression explicite
La pression explicite, c’est quand des attentes sont clairement énoncées ou que des demandes directes sont faites.Par exemple: Un mentor ou une coach qui te dit que tu dois atteindre un certain chiffre d’affaires en un an pour être considéré comme un succès.
Pression implicite
La pression implicite, c’est quand les attentes ne sont pas clairement formulées, mais sont ressenties. Par exemple, un sentiment de devoir constamment innover parce que d’autres entrepreneur·euses dans ton domaine le font ; ou la peur de paraître moins performant·e en voyant le succès des autres sur les réseaux sociaux.
Bref, la pression des pairs, selon moi, n’est pas toujours volontaire de la part de ces pairs.
Et je t’invite à t’arrêter un petit moment pour prendre tes responsabilités par rapport à cette pression-là que tu ressens. Pose-toi les questions :
- Est-ce que cette pression-là, quelqu’un te l’a explicitement mise en formulant une attente?
- Et si oui, est-ce vraiment important POUR TOI de respecter cette attente-là? Ce n’est pas parce que quelqu’un a des attentes envers toi que tu dois t’y soumettre.
- Est-ce que tu ressens plutôt de la pression parce que tu te compares et que t’aimerais ça, toi aussi, faire telle ou telle chose? À ce moment-là, la pression, honnêtement, elle vient de toi-même.
On m’a déjà dit, par exemple, que je mettais de la pression pour que les gens aient des pratiques plus éthiques, plus accessibles et plus inclusives.
Sauf que, dans le fond, je n’avais jamais dit directement à cette personne-là de faire telle ou telle chose. Mais parce que moi j’adopte ce modèle d’affaires là, elle ressentait de la pression implicite.
Tout ça pour dire que c’est important de prendre conscience de quand la pression vient des autres, de manière explicite, ou quand c’est toi-même qui te mets de la pression.
Que ce soit parce que tu aimerais être comme cette autre personne-là (donc tu la trouves inspirante) ou soit parce que tu te sens intimidée par cette autre personne-là.
Ça m’amène à l’autre concept dont je voulais parler, qui est celui de l’influence positive ou négative.
Influence positive vs. influence négative
Les pairs qui t’entourent sont-ils des influences positives ou négatives?
Influence positive
La pression qui pousse à l’amélioration personnelle et professionnelle est une influence positive.Par exemple, tu peux être inspiré·e par le succès des autres pour te fixer des objectifs plus élevés, ou tu peux avoir envie de modifier ton modèle d’affaires pour être plus inclusif.
L’influence positive, ça le dit, ça t’inspire à devenir quelqu’un de meilleur. Pis par “meilleur”, je sous-entends devenir quelqu’un qui se rapproche le plus de la personne que TOI tu veux être.
Influence négative
La pression qui engendre du stress, de l’anxiété, ou des comportements malsains, c’est négatif, évidemment. Par exemple, te comparer constamment aux autres et te sentir inadéquat·e ; ou, dans le milieu des affaires, adopter des pratiques de marketing qui sont non éthiques pour atteindre un certain niveau de succès.
L’influence négative peut te mener à l’épuisement professionnel, à douter de toi, à prendre des décisions qui ne sont pas alignées, et à perdre ta vision personnelle des choses.
Bref, ressentir de la pression des pairs, ça peut être positif tout comme ça peut être négatif.
Et si tu ressens que c’est une influence négative qui t’éloigne de la personne que tu veux être, peut-être que c’est le temps que tu fasses le ménage dans les gens qui t’entourent et les modèles que tu suis.
Pour cette saison-ci, et j’espère pour toutes les suivantes, je nous souhaite à tous et à toutes de se mettre moins de pression pour se conformer, et de faire les choses à notre manière.
Si des gens te font pas du bien. Let them go.
Bon début de saison!
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