T’es-tu déjà demandé si ton cerveau fonctionnait “comme tout le monde”? Ou ça t’es arrivé de te demander comment ça se fait que certaines choses qui ont l’air si simples pour les autres sont doooonc ben compliquées pour toi?. Pour l’épisode de cette semaine, je reçois Alyz K Dinant pour parler de neurodiversité.
On aborde les difficultés d’intégration, mais aussi les grandes forces des personnes neuroatypiques dans le monde du travail et de l’entrepreneuriat.
Mets ça dans tes oreilles!
Qu’est-ce que la neurodiversité?
La neurodiversité, ou neuroatypisme, signifie qu’il existe une diversité de fonctionnements cognitifs et neurologiques chez le genre humain. En résumé, la plupart des gens ont des fonctionnements qui sont dits “dans la moyenne” alors que d’autres ont des fonctionnements complètement différents.
Lorsqu’on parle de neurodiversité, on inclut, entre autres, mais pas que, le trouble de l’autisme, le trouble de l’attention, la dyslexie, la dyspraxie, etc. Certaines personnes vont aussi ajouter le haut potentiel, le syndrome de Tourette, et d’autres syndromes qui affectent le fonctionnement du cerveau.
Il n’y a pas de terme officiel, donc il y a plein de manières de définir la neurodiversité.
Qu’est-ce qui peut être difficile à accomplir pour quelqu’un avec un trouble du spectre autistique (TSA) dans le monde du travail?
Évidemment, chaque personne avec un TSA est unique. Ce qui est difficile pour certaines personnes ne l’est donc pas forcément pour tous et toutes.
Un des éléments qui revient toutefois souvent c’est la difficulté à s’intégrer dans un groupe parce que la compréhension des codes sociaux est différente. En plus, le small talk (toutes ces conversations sur la météo et d’autres banalités) est souvent très peu naturel chez les personnes avec un TSA.
Briser la glace avec de nouvelles personnes ou prendre la parole dans un groupe représentent donc souvent un défi.
Qu’est-ce qui peut être difficile à accomplir pour quelqu’un avec un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA(H)) ?
Les personnes avec un TDA(H) ont souvent des problèmes avec les fonctions exécutives.
En résumé, ça peut se traduire par la difficulté à se rappeler des tâches à accomplir, à se repérer dans le temps, à s’organiser et à rester concentré sur de longues périodes.
Ceux et celles qui sont hyperactif·ves auront aussi beaucoup de mal à rester immobile, assis à un bureau, par exemple.
À cause de ça, plusieurs personnes avec un TDA(H) ont de la difficulté à garder un emploi à long terme. Soit iels s’ennuient et démissionnent, soit iels sont congédié·es parce qu’iels ont accumulé trop de gaffes ou n’ont pas retenu toutes les tâches qu’iels devaient faire.
Évidemment, ça joue sur l’estime de soi!
Les forces de la neurodiversité
Plutôt que de se concentrer uniquement sur les difficultés, pourquoi ne pas célébrer les forces qui viennent aussi avec la neurodiversité.
Par exemple, plusieurs personnes avec un TSA sont hyper créatives. Elles peuvent devenir des expertes chevronné·es sur les sujets qui les passionnent, car lorsqu’elles s’intéressent à quelque chose, elles y vont à fond.
Les personnes avec un TDA(H) fonctionnent aussi très bien sous la pression, car leur cerveau s’active dans l’urgence.
Tout ça, ce sont de bons atouts dans le milieu du travail et de l’entrepreneuriat, et ce serait dommage de s’en passer parce qu’on refuse d’inclure les personnes neuroatypiques à nos équipes.
Pourtant, c’est prouvé qu’un grand pourcentage des personnes neuroatypiques ont un statut précaire, dit Alyz.
S’adapter ou demander aux autres de s’adapter?
Où tracer la ligne entre les adaptations qui doivent être faites par les entreprises et celles qui doivent être faites par les personnes neuroatypiques?
C’est là où l’expertise de médiateur d’Alyz entre en jeu, car chaque cas est différent et doit être négocié. L’important, c’est d’être conscient de tous les efforts invisibles qui sont déjà faits par les personnes neuroatypiques.
Ce qui n’est pas correct, c’est de ne faire aucun effort.
“On dit aux personnes qui ont un handicap physique “tu pourrais faire un effort et tu t’intégrerais”. Mais est-ce qu’on dirait à une personne paralysée “fais un effort et tu marcheras?” On ne doit pas demander à une personne neuroatypique de fonctionner comme une personne neurotypique.”, dit Alyz.
Quand on parle de diversité en entreprise, il ne faut pas s’arrêter à ce qui est visible. Il faut penser à tout le monde intérieur.
Du côté des personnes neuroatypiques, recevoir un diagnostic peut être un soulagement, car ça permet de réaliser tous les efforts qui ont été faits.
Quelques conseils à suivre pour mieux intégrer les personnes neuroatypiques dans nos équipes de travail
- Lors d’événements de réseautage, porter une attention particulière aux gens plus isolés, et aller vers eux afin de les inclure au groupe.
- Ne pas se fier uniquement aux diplômes lors de la recherche d’employé·es ou de collaborateur·trices, car les personnes neuroatypiques peuvent posséder une réelle expertise sans avoir le diplôme associé.
- Avant de poser des questions sur certains troubles, faire l’effort de s’éduquer pour ensuite valider des informations.
Évidemment, lorsqu’on parce d’inclusivité, les conseils de base s’appliquent:
- Avoir l’ouverture d’esprit pour reconnaître que certaines de nos paroles ou actions peuvent être blessantes pour les autres et adapter son comportement.
- Diversifier les gens avec qui on travaille, autant au niveau du genre, de l’ethnicité, de l’orientation sexuelle et de la neurodiversité et gardez l’oeil ouvert pour cibler les comportements de discriminations.
“Si tu veux être intégré, intègre-toi. Ben non. Si tu veux que je sois intégré, intègre-moi.” – Alyz K Dinant
Qui est Alyz K Dinant?
Alyz est médiateur en entreprise et iel aide les humains à régler des conflits, et à remettre le dialogue et la communication au centre des pratiques corporatives. Iel est formé·e à la méthode de mise en action MAAC, qui signifie micro actions altruistes créatives, dont l’objectif est de redonner à tous et à toutes le pouvoir d’agir.
Iel aborde publiquement les luttes pour les communautés LGBTQ+ et les personnes neuroatypiques parce qu’iel est iel-même une personne non-binaire qui a reçu un diagnostic de trouble du spectre autistique et du trouble de l’attention.
Découvre son dernier projet: L’Atelier créatif Créa’25 pour agir à TON échelle contre les discriminations, en une semaine.
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